Russula Pers.

Observ. mycol. (Lipsiae) 1: 100 (1796)

Le genre Russula (Fam. Russulaceae) compte plus de 750 espèces réparties sur tous les continents à l’exception de l’Antarctique. Environ 200 espèces sont décrites d’Afrique tropicale, toutes strictement endémiques. Les espèces d’Afrique Centrale ont été revues par Buyck (1993, 1994, 1997). Depuis, plusieurs contributions, souvent au niveau national, sont apparues: Tanzanie, Zambie et Burundi (Buyck, 1995, 1999, 2004, 2005; Härkönen et al. 1993), Madagascar (Buyck, 1999, 2004, 2008), Zimbabwe (Buyck & Sharp, 2007), Cameroun (Douanla-Meli & Langer, 2009) et récemment Burkina Faso (Sanon et al., 2014).

Sporophores à chapeau et pied plus ou moins central, sans voile universel, quelques espèces gastéroïdes (encore dans Cystangium). Chapeau convexe, plan, creusé ou légèrement infundibuliforme, lisse ou radialement fibrilleux, ponctué, craquelé ou fissuré, sec, collant à mucilagineux, blanc, jaune, orange, rouge, rose, vert, bleu, brun, brun grisâtre ou presque noir. Hyménophore à lamelles adnées, très cassantes, espacées à serrées, lamellulles très rares, blanches, jaunes, beige, grisâtres, arête généralement concolore. Pied cylindrique, central, plein, creux ou caverneux, voile partiel absent ou présent, anneau absent ou présent. Contexte mou et fragile, cassant comme de la craie, immuable ou devenant jaune, rose, orange, rougeâtre, grisâtre ou noirâtre. Sporée généralement pâle, blanche, crème à jaunâtre. Spores globuleuses à subglobuleuses, ellipsoïdes, ornementées de pustules, verrues, épines, côtes ou crêtes, reliées ou non par un réseau bas, amyloïdes, avec ou sans plage et sans pore germinatif distinct. Basides clavées à cylindriques, généralement 4-spores. Cheilocystides et pleurocystides présentes, de formes variables. Système d’hyphes monomitique. Boucles absentes. Revêtement piléique à séparabilité spécifique, à dermatocystides, de type rectocutis, ixorectocutis, trichoderme, ixotrichoderme, tomentum, ixotomentum. Trame des lamelles à sphérocystes, sans  hyphes laticifères.

Les russules poussent généralement sur le sol, moins sur la litière, exceptionnellement sur du bois (forêt dense humide). Elles sont strictement ectomycorrhiziennes et spécifiques par rapport à un ou plusieurs hôtes. Buyck (2001) signale la présence de russules endémiques malgaches sous des Eucalyptus introduits, mais en général on trouvera les russules africaines sous Caesalpiniaceae, Dipterocarpaceae et/ou Phyllanthaceae. La majorité des espèces africaines semblent inféodées aux régions zambézienne et guinéenne, mais ceci est probablement dû à un manque d’inventaire dans la zone soudano-guinéenne, récemment entreprise par Sanon et al. (2014).

Les russules sont consommées partout dans le monde (Boa, 2004). En comparaison avec les Lactarius Lactifluus africains, dont 25% des espèces sont consommées, les russules semblent moins populaires. Au total, nous dénombrons une vingtaine d’espèces comestibles, soit seulement 10% des effectifs africains. Signalons que comparé aux lactaires, beaucoup de russules, comme Russula roseoviolacea sont trop fragiles pour permettre un transport vers le village.

 

Les russules ne posent quasiment pas de problèmes d’intoxications, bien que des espèces toxiques existent, en Chine par exemple (Boa, 2004). En Afrique tropicale, aucun empoisonnement n’est recensé (Walleyn & Rammeloo, 1994) mais les espèces piquantes doivent être évitées au risque de causer des vomissements. Une clé d’identification assez pratique des russules de la zone zambézienne (Tanzanie en particulier) est donnée par Härkönen et al. (1993).

The genus Russula (Fam. Russulaceae) has more than 750 species distributed on all continents except Antarctica. About 200 species are described from tropical Africa, all strictly endemic. Species from Central Africa were reviewed by Buyck (1993, 1994, 1997). Since then, several contributions, often at the national level, have appeared: Tanzania, Zambia and Burundi (Buyck, 1995, 1999, 2004, 2005; Härkönen et al. 1993), Madagascar (Buyck, 1999, 2004, 2008), Zimbabwe (Buyck & Sharp, 2007), Cameroon (Douanla-Meli & Langer, 2009) and recently Burkina Faso (Sanon et al., 2014).

Sporophores with cap and more or less central stipe, without universal veil, some gasteroid species (still in Cystangium). Cap convex, plane, drilled or slightly infundibuliform, smooth or radially fibrous, punctuated, cracked or fissured, dry, sticky to mucilaginous, white, yellow, orange, red, pink, green, green, blue, brown, greyish-brown or almost black. Hymenophore with adneous lamellae, very brittle, spaced to tight, very rare lamellulae, white, yellow, beige, greyish, usually concolourous ridge. Stipe cylindrical, central, solid, hollow or cavernous, partial veil absent or present, ring absent or present. Context soft and fragile, brittle like chalk, unchanging or becoming yellow, pink, orange, reddish, greyish or blackish. Spore print usually pale, white, cream to yellowish. Spores globose to subglobose, ellipsoid, ornamented with pustules, warts, spines, ribs or ridges, connected or not by a low network, amyloid, with or without range and without a distinct germinative pore. Basidia clavate to cylindrical, usually 4-spores. Cheilocystidia and pleurocystidia present, variable. Hyphae monomitic. Clamp connections absent. Pileipellis specifically separable, with dermatocystidia, a rectocutis, ixorectocutis, trichoderm, ixotrichoderm, tomentum, or ixotomentum. Trama with spherocysts, without laticiferous hyphae.

Russula spp. generally grow on the ground, less on litter, exceptionally on wood (dense humid forest). They are strictly ectomycorrhizal and specific to one or more hosts. Buyck (2001) reports the presence of Malagasy endemic russules under introduced Eucalyptus, but in general African Russula are found under Caesalpiniaceae, Dipterocarpaceae and/or Phyllanthaceae. The majority of African species appear to be inferred from the Zambesian and Guinean regions, but this is probably due to a lack of inventory in the Sudano-Guinean zone, recently undertaken by Sanon et al. (2014).

Russula species are consumed all over the world (Boa, 2004). Compared to African Lactarius / Lactifluus, of which 25% of the species are consumed, Russula appear to be less popular. In total, there are about 20 edible species, which is only 10% of the African taxa. It should be noted that compared to milkcaps, many Russula, such as R. roseoviolacea are too fragile to be transported to the village.

 

The genus Russula poses almost no problems of intoxication, although toxic species exist, in China for example (Boa, 2004). In tropical Africa, no poisoning has been recorded (Walleyn & Rammeloo, 1994) but acrid species should be avoided as they may cause vomiting. A fairly practical identification key for species in the Zambesian zone (Tanzania in particular) is given by Härkönen et al. (1993).