Xerocomus Quél.

Fl. Vosges, Champ.: 477 (1887)

Genre (Fam. Boletaceae) de bolets cosmopolite comptant plusieurs dizaines d’espèces.

Sporophores charnus à chapeau et à stipe central, sans voile universel. Chapeau convexe, pulviné à plan, généralement tomenteux au début, puis veiné, ridé, craquelé, lisse, sec, brunâtre, rouge, jaunâtre ou beige. Hyménophore à tubes non-séparables, émarginé ou émarginé par une dent; pores des tubes ronds ou anguleux, de taille uniforme ou graduellement modifiés vers la marge (plus grands ou plus petits), généralement jaunes à jaunâtres à reflets verdâtres, souvent bleuissant au froissement. Pied cylindrique, central, non ventru, un peu clavé, sans voile ni anneau, sans réseau réticulé sur le pied. Contexte mou, fragile, à bleuissement rapide ou lent, généralisé ou localisé. Sporée généralement brun clair olivacée. Spores boletoïdes, cylindriques, à dépression supra-hilaire plus ou moins prononcée, lisse ou à ornementation bacillaire (SEM), à paroi non ou peu épaissie, sans pore germinatif, inamyloïdes. Basides clavées, généralement 4-spores. Cheilocystides et pleurocystides présentes, à paroi mince de forme assez variable selon l’espèce. Système d’hyphes monomitique minces et sans boucles. Revêtement piléique généralement dérivé d’un cutis, trichoderme ou palissade, très complexe et à cellules terminales variées. Trame des tubes bilatérale, à médiostrate différenciée, strates latérales non divergentes, denses, non-gélatinisées (= phylloporoïde).

Les Xerocomus sont ectomycorrhiziens et poussent généralement sur le sol, rarement sur la litière ou à la base d’arbres vivants (forêt dense humide). Les espèces sont strictement associées à une ou plusieurs espèces d’arbres-hôtes. En Afrique tropicale, les Xerocomus sont fréquents sous les Caesalpiniaceae, Dipterocarpaceae ou Phyllanthaceae.

Des études moléculaires indiquent que Xerocomus est polyphylétique (Nuhn et al., 2013). Un grand nombre d’espèces de Xerocomus ont récemment été recombinés dans de nouveaux genres. Les vrais Xerocomus sont plus proches des Phylloporus que des Boletus. Selon certains auteurs (Watling,  2008), la trame des tubes (phylloporoïde ou boletoïde) reste importante pour la délimitation des genres. Sur base d’études phylogénétiques, le nombre de genres boletoïdes, séparés principalement sur base de marqueurs moléculaires, ne fait qu’augmenter. Pour un grand nombre d’espèces, les  données morphologiques précises manquent (p. ex. structure de la trame) pour permettre de corréler la phylogénie et la morphologie. Alors que les taxons européens ont été revus (Šutara, 2008), beaucoup de recherches restent à faire en Afrique tropicale. Mis à part les Xerocomus indéterminés de l’Afrique de l’Est (Watling & Turnbull, 1994), une révision des Xerocomus du Haut-Katanga (Heinemann, 1964) mentionne 9 espèces, toutes endémiques et raisonnablement bien définies, mais leur affiliation générique est sans doute à revoir.

 

Le genre n’est que modérément apprécié comme aliment dans les régions tempérées et sub-boréales. Huit espèces sont consommées et il ne semble pas y avoir d’espèces toxiques au sein du genre Xerocomus (Boa, 2004). En Afrique tropicale, 5 espèces comestibles de Xerocomus sont mentionnées (Rammeloo & Walleyn, 1994) bien que très rarement consommées (Degreef et al., 2016). Selon Parent & Thoen (1977), le bleuissement pourrait expliquer pourquoi ces bolets sont souvent rejetés.

Genus (Fam. Boletaceae) of cosmopolitan boletes with several dozen species.

Sporophores fleshy with cap and central stipe, without universal veil. Cap convex, powdery to plane, usually tomentose at first, then veined, wrinkled, cracked, smooth, dry, brownish, red, yellowish or beige. Hymenophore with non-separable tubes, emarginated or emarginated by a tooth; pores round or angular, uniformly sized or gradually modified towards the margin (larger or smaller), usually yellow to yellowish with greenish tints, often bluish when wrinkled. Stipe cylindrical, central, not enlarged, a little clavate, without veil nor ring, without reticulated network on the stipe. Context soft, fragile, with rapid or slow bluing, generalized or localized. Spore print usually light brown olive. Spores boletoid, cylindrical, with more or less pronounced suprahilar depression, smooth or with bacillary ornamentation (SEM), with no or only slightly thickened wall, without germinative pore, inamyloid. Basidia clavate, usually 4-spores. Cheilocystidia and pleurocystidia present, thin-walled, rather variable in shape depending on the species. Hyphae monomitic, thin, without clamp connections. Pileipellis generally derived from a cutis, trichoderm or palisade, very complex and with varied terminal cells. Trama bilateral, with differentiated mediostrate, lateral strata non-divergent, dense, non-gelatinized (= phylloporoid).

Xerocomus species are ectomycorrhizal and usually grow on the ground, rarely on the litter or at the base of living trees (dense rainforest). The species are strictly associated with one or more host tree species. In tropical Africa, Xerocomus are common under Caesalpiniaceae, Dipterocarpaceae or Phyllanthaceae.

Molecular studies indicate that Xerocomus is polyphyletic (Nuhn et al., 2013). A large number of Xerocomus species have recently been recombined into new genera. True Xerocomus are closer to Phylloporus than to Boletus. According to some authors (Watling, 2008), the tubal trama (phylloporoid or boletoid) remains important for the delimitation of genera. Based on phylogenetic studies, the number of boletoid genera, separated mainly on the basis of molecular markers, is increasing. For a large number of species, precise morphological data are lacking (e.g. trama structure) to allow correlation between phylogeny and morphology. While European taxa have been reviewed (Šutara, 2008), much research remains to be done in tropical Africa. Apart from the undetermined Xerocomus of East Africa (Watling & Turnbull, 1994), a review of the Xerocomus of Upper Katanga (Heinemann, 1964) mentions 9 species, all endemic and reasonably well-defined, but their generic affiliation probably needs to be reviewed.

 

The genus is only moderately valued as a food in temperate and sub-boreal regions. Eight species are consumed and there appear to be no toxic species within the genus Xerocomus (Boa, 2004). In tropical Africa, 5 edible species of Xerocomus are mentioned (Rammeloo & Walleyn, 1994) although very rarely consumed (Degreef et al., 2016). According to Parent & Thoen (1977), blue stain could explain why these bolets are often rejected.