Chlorophyllum Massee

Bull. Misc. Inf., Kew: 136 (1898)

 

Genre (Fam. Agaricaceae) connu de tous les continents avec une vingtaine d’espèces, la plupart tropicales. Initialement monospécifique (Chlorophyllum molybdites et quelques variétés), les études phylogénétiques (Vellinga 2003) ont démontré que certains Macrolepiota et Leucoagaricus sont en fait des Chlorophyllum. Du fait de ces recombinaisons, la sporée verte, caractère autrefois typique du genre, n’est plus un caractère distinctif. Bien qu’il existe une monographie du genre (Heinemann 1968), une révision moderne basée sur les caractères morphologiques et phylogénétiques des taxons africains, fait toujours défaut.

Sporophores à chapeau et pied central, avec ou sans voile, à hyménophore lamellé libre, une espèce séquestrée (Chlorophyllum agaricoides). Chapeau moyen à grand, convexe, plan ou largement umboné, lisse ou radialement fibrilleux, couvert de squames, sec, blanchâtre, brunâtre à brun grisâtre, la marge souvent striée. Hyménophore à lamelles libres, blanches ou devenant jaunâtres, verdâtres ou franchement vertes. Pied cylindrique, souvent bulbeux à la base, avec anneau simple ou double (sauf l’espèce séquestrée), coulissant. Contexte mou, fragile, fibrilleux dans le pied, souvent rosissant-rougissant à la coupe. Sporée blanc-jaunâtre à reflets verdâtres ou verte. Spores globuleuses à ellipsoïdes, lisses, à paroi épaisse, avec ou sans pore apical/germinatif net, tronquées ou non, inamyloïdes. Basides clavées, 2(-4)-spores; cheilocystides abondantes, à paroi mince, hyalines ou non, de formes diverses; pleurocystides absentes. Système d’hyphes monomitique, à paroi mince, avec ou sans boucles (fausses boucles); revêtement piléique de type trichoderme ou hyméniderme; trame des lamelles subrégulière, puis trabéculaire (Clémençon, 2012).

Les espèces sont saprotrophes et préfèrent les milieux riches en matière organique. Les Chlorophyllum sont assez communs dans les jardins, les parcs, plantations, champs et les miombo ou le bétail passe. Dans les milieux naturels, ils sont moins communs.

Chlorophyllum molybdites est sans doute l’espèce la plus commune en Afrique de l’Est et du Sud. Crue ou préparée, cette espèce cause des troubles intestinaux sévères (diarrhée, crampes, vomissements), souvent moins de 2-3 heures après ingestion et durant parfois plus de 24 heures. Un excellent compte rendu des symptômes d’empoisonnements causés par Chlorophyllum molybdites en Amérique latine est disponible (Meijer et al. 2007). Même si les références d’intoxications en Afrique sont nombreuses (Walleyn & Rammeloo 1994), il existe pas mal de confusion par rapport à la toxicité de cette espèce. La susceptibilité personnelle aux toxines est avancée (Heinemann, 1968) mais également les problèmes liés à sa synonymie, son identification et l’utilisation incorrecte du nom Chlorophyllum molybdites (Heim 1978). En plus, certaines références mentionnent que la toxine contenue dans Chlorophyllum molybdites serait thermolabile et que les spécimens deviendraient comestibles après une cuisson prolongée (Bijeesh et al., 2017).

Une étude moléculaire de Chlorophyllum (Ge et al. 2018) a récemment permis de clarifier la taxonomie au sein du genre. Elle a révélé la présence de cinq espèces en Afrique: Chlorophyllum molybdites réputé toxique; C. africanum et C. globosum dont la comestibilité est inconnue; enfin, C. paleaotropicum et C. hortense toutes deux consommées par les populations locales, respectivement en Afrique de l’Ouest (De Kesel et al. 2002, ut Chlorophyllum aff. molybdites) et en région zambézienne (Heinemann 1967, ut Leucoagaricus bisporus; De Kesel et al. 2017).

 

Genus (Fam. Agaricaceae) known from all continents with about twenty species, most of them tropical. Initially monospecific (Chlorophyllum molybdites and some varieties), phylogenetic studies (Vellinga 2003) have shown that some Macrolepiota and Leucoagaricus are in fact Chlorophyllum. As a result of these recombinations, the green spore print, once a typical character of the genus, is no longer a distinctive feature. Although a monograph of the genus exists (Heinemann 1968), a modern revision based on the morphological and phylogenetic characters of African taxa is still lacking.

Sporophores with cap and central stipe, with or without veil, with a free lamellar hymenophore, one sequestrated species (Chlorophyllum agaricoides). Cap medium to large, convex, plan or widely umbonate, smooth or radially fibrillous, covered with squames, dry, whitish, brownish to greyish-brown, margin often striated. Hymenophore with free lamellae, white or becoming yellowish, greenish or frankly green. Stipe cylindrical, often bulbous at the base, with a single or double ring (except the sequestrated species), sliding. Context soft, fragile, fibrous in the stipe, often pinkish-red when cut. Spore print yellowish-white with greenish or green tints. Spores globose to ellipsoid, smooth, thick-walled, with or without clear apical/germinal pore, truncated or not, amyloid. Basidia clavate, 2(-4)-spores; cheilocystidia abundant, thin-walled, hyaline or not, of various shapes; pleurocystidia absent. Hyphae monomitic, thin-walled, with or without clamp connections (false clamps); pileipellis a trichoderma or hymeniderma; trama subregular then trabecular (Clémençon 2012).

 

The species are saprotrophic and prefer environments rich in organic matter. Chlorophyllum are fairly common in gardens, parks, plantations, fields and miombo where cattle pass by. They are less common in natural environments.

 

Chlorophyllum molybdites is probably the most common species in Eastern and Southern Africa. Raw or prepared, this species causes severe intestinal disorders (diarrhoea, cramps, vomiting), often less than 2-3 hours after ingestion and sometimes for more than 24 hours. An excellent account of the symptoms of Chlorophyllum molybdites poisoning in Latin America is available (Meijer et al. 2007). Although there are many references of poisonings in Africa (Walleyn & Rammeloo 1994), there is considerable confusion about the toxicity of this species. Personal susceptibility to toxins is advanced (Heinemann 1968) but also problems related to its synonymy, identification and incorrect use of the name Chlorophyllum molybdites (Heim 1978). In addition, some references mention that the toxin contained in Chlorophyllum molybdites would be heat-labile and that specimens would become edible after prolonged cooking (Bijeesh et al. 2017).

 

 

A molecular study of Chlorophyllum (Ge et al. 2018) has recently clarified the taxonomy within the genus. It revealed the presence of five species in Africa: Chlorophyllum molybdites, which is known to be toxic; C. africanum and C. globosum, whose edibility is unknown; and C. paleaotropicum and C. hortense, both consumed by local populations in West Africa, respectively (De Kesel et al. 2002, ut Chlorophyllum aff. molybdites) and in the Zambesian region (Heinemann 1967, ut Leucoagaricus bisporus; De Kesel et al. 2017).



Clé des espèces comestibles d'Afrique tropicale (see below for English version)

 

1. Chapeau couvert de larges squamules fibrilleuses; basides 4-spores; sporée blanc verdâtre à vert grisâtre   Chlorophyllum palaeotropicum Z.W. Ge & A. Jacobs

1. Chapeau garni de petites squames; basides 2-spores; sporée blanche   =  Chlorophyllum hortense (Murrill) Vellinga 

 


Key to edible species in tropical Africa (version en français ci-dessus)

 

1. Cap covered by large fibrillous squamules; basidia 4-spores; spore print greenish white to greyish green   Chlorophyllum palaeotropicum Z.W. Ge & A. Jacobs

1. Cap topped with small squames; basidia 2-spores; spore print white   =  Chlorophyllum hortense (Murrill) Vellinga