Boletus L.

Sp. pl. 2: 1176 (1753)

Genre (Fam. Boletaceae) cosmopolite, jadis avec plus de 300 espèces, mais polyphylétique et récemment réduit à 10% de ses effectifs. Sur base de caractères essentiellement moléculaires, les espèces sont actuellement recombinées ou accommodées dans de nouveaux genres. L’Afrique tropicale compte une dizaine de Boletus, la plupart endémiques et certains (comme Boletus edulis) introduits avec des pins (essentiellement Pinus patula). En général, les espèces bolétoïdes africaines sont faciles à reconnaître et à distinguer, mais à défaut de délimitations génériques claires, l’identification du genre sur base de caractères morphologiques reste complexe.

Le genre possède une dizaine d’espèces fortement appréciées dans les régions subtropicales, tempérées et boréales du monde, et ne comprend que quelques espèces toxiques. Les intoxications sont très rares et généralement peu dangereuses chez les personnes en bonne santé. Les bolets ne se laissent pas cultiver et plusieurs espèces comestibles (surtout Boletus edulis) sont mondialement connues, exportées et commercialisées comme mets de luxe. La situation en Afrique tropicale est différente car les bolets, à quelques exceptions près (Est du Burundi et Tanzanie), ne sont généralement pas considérés comme une ressource sauvage consommée. Même les excellents Boletus edulis qui poussent dans les anciennes plantations de Pinus patula sont rejetés par les populations locales (notamment au Zimbabwe).

Sporophores charnus à stipe central et chapeau, sans voile universel. Chapeau convexe, pulviné à plan, parfois légèrement déprimé au centre, lisse à subtilement veiné, glabre à tomenteux, sec à graisseux (jamais glutineux), de diverses couleurs (blanche, grisâtre, jaunâtre, beige, brunâtre ou rougeâtre). Hyménophore à tubes, généralement séparables, émarginé à émarginé par une dent; pores ronds, de taille similaire ou graduellement plus petits vers la marge, blancs, jaunes, rouges, orange, immuables ou bleuissant-noircissant au froissement. Stipe charnu à massif, clavé, ventru ou non, sans voile ni anneau, sans ou avec réseau réticulé au minimum dans le haut du pied. Contexte mou, fragile, immuable ou bleuissant. Sporée généralement brun-olivacé. Spores bolétoïdes cylindriques, à dépression supra-hilaire plus ou moins prononcée, lisses, à paroi non ou peu épaissie, sans pore germinatif, inamyloïdes. Basides clavées, sans boucle; cheilocystides et pleurocystides présentes, à paroi mince de forme variable. Système d’hyphes monomitique, minces et sans boucles. Revêtement piléique généralement dérivé d’un cutis ou trichoderme. Trame des tubes bilatérale, à médiostrate différenciée, strates latérales divergentes, non denses (plus claires), gélatinisées (appelée bolétoïde par opposition à phylloporoïde). Selon certains auteurs (Watling,  2008) l’architecture de la trame des tubes est un caractère très important pour distinguer Boletus d’autres genres comme Xerocomus.

 

Les espèces poussent généralement sur le sol, rarement sur la litière. Elles sont ectomycorrhiziennes et s’associent aux racines d’arbres vivants, en montrant un certain de degré de spécificité par rapport à l’espèce-hôte. En Afrique tropicale, on trouvera surtout les espèces de Boletus sous certaines Caesalpiniaceae, Dipterocarpaceae ou Phyllanthaceae.

 

Genus (Fam. Boletaceae) cosmopolitan, once with more than 300 species, but polyphyletic and recently reduced to 10% of its numbers. On the basis of essentially molecular characters, the species are currently recombined or accommodated in new genera. Tropical Africa has about ten Boletus, most of them endemic and some (such as Boletus edulis) introduced with pines (mainly Pinus patula). In general, African Boletus species are easy to recognize and distinguish, but in the absence of clear generic delimitations, identification of the genus on the basis of morphological characters remains complex.

The genus has about ten species that are highly valued in the subtropical, temperate and boreal regions of the world, and includes only a few toxic species. Poisoning is very rare and generally not very dangerous in healthy people. The boletes are not cultivated and several edible species (especially Boletus edulis) are world-famous, exported and marketed as luxury foods. The situation in tropical Africa is different because, with a few exceptions (eastern Burundi and Tanzania), boletes are generally not considered a consumed wild resource. Even the excellent Boletus edulis that grow in the old Pinus patula plantations are rejected by the local populations (especially in Zimbabwe).

Sporophores fleshy with central stipe and cap, without universal veil. Cap convex, pulvinate to plane, sometimes slightly depressed at the centre, smooth to subtly veined, hairless to tomentose, dry to greasy (never glutinous), of various colours (white, greyish, yellowish, beige, brownish or reddish). Hymenophore with tubes, usually separable, emarginated to emarginated by one tooth; pores round, of similar size or gradually smaller towards the margin, white, yellow, red, orange, unchanging or bluish-blackening when wrinkling. Stipe fleshy to massive, clavate, thick or not, without veil or ring, with or without reticulated network at least in the upper part of the stipe. Context soft, fragile, unchanging or bluish-black. Spore print usually olive-brown. Spores boletoid, cylindrical, with more or less pronounced suprahilar depression, smooth, with no or only slightly thickened wall, without germinal pore, inamyloid. Basidia clavate, without clamp connections at the base; cheilocystidia and pleurocystidia present, thin-walled and of variable shape. Hyphae monomitic, thin, no clamp connections. Pileipellis generally derived from a cutis or trichoderm. Trama bilateral, differentiated mediostrate, divergent lateral strata, non-dense (lighter), gelatinized (called boletoid versus phylloporoid). According to some authors (Watling, 2008) the architecture of the trama is a very important character to distinguish Boletus from other genera such as Xerocomus.

The species generally grow on the ground, rarely on litter. They are ectomycorrhizal and associated with the roots of living trees, showing a certain degree of specificity with respect to the host species. In tropical Africa, Boletus species are mainly found under certain Caesalpiniaceae, Dipterocarpaceae or Phyllanthaceae.